4 mois après sa sortie, l’application Pokémon Go a fait ses preuves à travers le monde : plus de 500 millions de téléchargements et plus de 600 millions de dollars de chiffre d’affaires.
Mais aujourd’hui, la popularité du jeu s’essouffle : 47% de joueurs actifs mensuels en moins dans le monde entre août et octobre. Et le nombre d’utilisateurs actifs quotidien dans le monde est passé de 14 à 6 millions.
Alors, Pokémon Go pour les Destinations : encore une bonne idée ou pas ?
Les plus rapides des Destinations touristiques ont su réagir pendant l’été 2016, quand l’application a atteint le sommet de son utilisation et de sa notoriété (voir ci-après quelques illustrations d’actions développées par certaines destinations). Cependant à court terme, il est fort probable que le nombre de chasseurs de Pokémons s’amenuise encore en saison hivernale, qui n’est pas des plus propices pour de nombreux sites touristiques (hormis pour les stations de ski peut-être)…
Toutefois, l’avenir s’annonce radieux pour ce type de jeu : Pokémon Go a su démocratiser la réalité augmentée auprès du grand public. Alors, si vous aviez des idées d’actions à mener contenant de la réalité augmentée restées dans les tiroirs, préparez-vous à les dégainer !
Petit rappel des faits pour ceux qui aurait échappé à la Pokémonmania :
Pokemon Go est un jeu mobile où l’on chasse (avec son smartphone, rassurez-vous) des Pokémons grâce à la réalité augmentée. Pour trouver ces petits monstres, rien de plus simple : il suffit de déambuler dans la ville. La volonté affichée des créateurs ? Faire (re)découvrir les villes et leur environnement aux joueurs. Cela ressemble donc à une aubaine quand on est un acteur du tourisme…
Certaines destinations ont d’ailleurs bien compris le potentiel touristique de Pokemon Go et s’en sont emparées.
C’est le cas de l’office de tourisme de Gap, qui propose un circuit dans le centre historique, basé sur un recensement des lieux liés à Pokémon Go. Une cartographie est d’ailleurs disponible sur le site internet de l’office, permettant ainsi aux dresseurs de se faire un parcours sur-mesure. Une initiative que l’on retrouve également à Châteauroux, Rouen, dans les Hauts-de-Seine et bien d’autres destinations.
À Chalons-en-Champagne, le petit train touristique a été converti en « PikaChu Tchou », le temps de l’été. Une initiative que l’office de tourisme estime réussie puisque toutes les rotations étaient complètes et la presse locale en a fait un très bon écho.
Et les initiatives ne manquent pas : Évènement Pokémon pour l’Office de Tourisme du St-Quentinois, installation de bornes WiFi à Sarlat, la vidéo parodique de Bâle, du contenu dédié pour Toulouse, déploiement d’une application similaire à Pokemon Go à Hyères…
Mais pourquoi s’investir dans une telle démarche lorsqu’on est une destination touristique ?
Semply.Digital a réalisé un petit sondage sur le sujet, auprès d’une trentaine de destinations touristiques (voir infographie ci-dessous) en posant des questions simples :
Avez vous, mis à l’ordre du jour le sujet Pokemon Go (entre juillet et octobre 2016 ) ? La réponse est massive: 79% d’entre elles l’ont fait !
Il est très intéressant de remarquer que les premières raisons citées sont « la volonté de donner une image innovante et dynamique du territoire » d’abord auprès de la population locale et à égalité « faire du news-hacking » (encore fallait-il être rapide).
Un avantage évoqué également lors des Rencontres du etourisme de Pau : la possibilité de vendre une prestation ou des produits dérivés en surfant sur ce phénomène.
Mais si ces opérations ont des avantages évidents, les destinations qui se sont appuyées sur Pokémon Go pointent également du doigt certains désavantages, notamment l’effet de mode et le caractère éphémère de ce jeu. Le ciblage très jeune (les « chasseurs » sont souvent des adolescents ou de jeunes adultes) est également perçu comme un frein par certaines directions.
Sur les actions menées, 75% des destinations qui ont utilisé Pokemon Go n’ont pas évalué les retours sur leurs actions… Une donnée très cohérente par rapport aux résultats de notre étude « Etude Réseaux sociaux et Destinations touristiques françaises ».
Il est à noter que 40% des destinations interviewées n’ont pas décidé de surfer sur la vague Pokemon Go pour des raisons stratégiques… Qu’elles aient évoqué le sujet ou pas.
Quel avenir pour les démarches mises en place cet été ?
Si l’application Pokémon Go perd peu à peu son effet « buzz », cela ne veut pas dire que les actions engagées par les Destinations ont été vaines. L’analyse des opérations mises en place est indispensable pour déterminer ce que la destination en a retiré : un accroissement de la notoriété ? Un public plus jeune sur les réseaux sociaux ? Une hausse de fréquentation de certains sites ?
Grâce à ses « actions Pokémon », l’office de tourisme du St-Quentinois, par exemple, a vu son nombre de fans Facebook augmenter. Des partenaires locaux se sont également manifestés pour mettre en place des actions du même type. Des bénéfices sur le long terme sur lesquels il faut ensuite capitaliser.
Que ce soit par le biais de visites guidées dédiées, de trains touristiques ou d’évènements, les destinations ont globalement constatées que les opérations In Real Life fonctionnaient bien : les utilisateurs étaient au rendez-vous. Encore une tendance à prendre en compte et pourquoi pas à intégrer à son volet évènementiel.
Réalité augmentée et tourisme, une tendance persistante
Au delà du phénomène Pokémon Go, la réalité augmentée semble être une tendance émergente en devenir pour les destinations touristiques, de même que la réalité virtuelle ou la vidéo 360. Donc, même si le jeu Pokémon Go en lui-même semble perdre du terrain, il aura contribué à démocratiser largement le sujet auprès du grand public. D’ailleurs, de plus en plus d’acteurs du tourisme mettent en place des projets de réalité augmentée : Bordeaux et sa visite XVIIIe siècle ou Cherbourg et son château-fort, pour ne citer qu’eux.
Les jeux en réalité augmentée existent depuis plusieurs années… Mais l’engouement du grand public a vraiment explosé avec Pokémon Go. La raison nous parait simple : le jeu se base sur un storytelling fort. De fait, tous les jeux reposant sur la thématique réalité augmentée devront impérativement avoir un storytelling immersif et fédérateur. Ce qui augure un magnifique spectacle pour les productions à venir… Nous avons déjà hâte de les découvrir et d’y participer, pas vous ?